Si, si, c'est possible !
Côté constatations
Certaines municipalités ont mis en place des solutions d'accueil satisfaisant tout le monde, tant les camping-caristes que les élus et les riverains. De plus, bien souvent, le stationnement y est gratuit même s'il peut être limité à 48 heures, voire 24 heures. Reconnaissons que la configuration des lieux permet de faciliter grandement la mise en place d'aires de stationnement souvent limitées à une dizaine, voire une quinzaine de places. Dans ces localités, les camping-caristes n'hésitent pas non plus à fréquenter les commerces, les restaurants, voire à prolonger leur séjour pour pouvoir visiter un musée, un site fermé la veille. La présence des camping-caristes permet de favoriser le tourisme et l'économie locale hors saison : lors d'une récente balade de fin d'année, nous avons constaté la présence de nombreux camping-cars un peu partout, phénomène inexistant il y a une vingtaine d'années mais remplissant de satisfaction nombre de commerçants.
Si l'accueil des camping-cars est possible gratuitement sur le domaine public de certaines localités, il peut l'être dans toutes. C'est non seulement une question d'équité, de justice, c'est aussi une question de volonté des élus car tout parking public peut accueillir quelques véhicules : parking d'équipement sportif, de centre de loisirs, de centre nautique.
Mettre en place une aire de grande capacité n'est pas la solution car cela crée de la concentration parfois mal perçue par les riverains et mal vécue par beaucoup de camping-caristes. Dans la plupart des cas, ces aires de regroupement sont disposées de manière à ce que les véhicules soient le moins visibles possibles, souvent éloignées de tout centre d'intérêt, de tout commerce. De plus, les élus ont eu la géniale idée d'y rendre payant le stationnement des camping-cars. Ils ont donc "tout faux". S'il est vrai que la plupart des camping-cars sont ou peuvent paraître inesthétiques, moches, voire hideux, il appartient aussi aux camping-caristes d'exiger des constructeurs des véhicules de facture plus agréable...
Côté pratique
Accueillir les camping-cars, c'est permettre à ces véhicules de stationner sur les parkings publics. Si les élus veulent s'affranchir de tout éventuel problème de "concurrence déloyale" dont pourraient se plaindre certains gérants de campings, il suffit de limiter à 5 le nombre d'emplacements pour les camping-cars mais de les disséminer sur plusieurs lieux publics. Il est évident que le stationnement des camping-cars se fera dans les mêmes conditions tarifaires que tout autre véhicule de tourisme. Il est également primordial que la taille des emplacements devra si possible être adaptée au gabarit des véhicules : les camping-cars les plus petits ont la taille d'un fourgon, soit environ 2 mètres sur 6, tandis que les motorhomes les plus spacieux ont une largeur de 2,50 mètres et une longueur d'une dizaine de mètres, des emplacements de 3 à 4 mètres de large et d'une dizaine de mètres de long permettront à tout véhicule d'y "poser ses roues".
Côté réglementation
Ce qui peut paraître pradoxal, c'est que nous militions contre la discrimination liée au stationnement des camping-cars et que nous pronons la limitation du nombre d'emplacements destinés aux camping-cars, ce qui induit une réglementation du stationnement de ces mêmes véhicules ! Il faut aussi se mettre à la place des élus chargés de réguler le flux des véhicules en saison touristique : tant que sont mis gratuitement des emplacements à notre dispostion, nous saurons comprendre que nous ne pouvons non plus envahir anarchiquement tous les parkings publics d'une localité. Si la réglementation est pensée judicieusement, il n'y aura de risque de problème potentiel qu'en saison touristique.
Conclusion
Certaines le font, pourquoi pas toutes ! C'est une question d'équité, de justice, de volonté de l'équipe municipale de chaque localité accueillante que d'accepter le stationnement des camping-cars dans les mêmes conditions que tout véhicule de tourisme tout en le régulant pendant les périodes les plus chagées.
