Clubs et Associations camping-caristes : adhérer ou ne pas adhérer ?

Persuadé de voir défendre le droit au stationnement des camping-cars dans des conditions réglementaires respectueuses de la Loi, j'ai adhéré en début d'année 2012 à un club camping-cariste affilié à l'un des deux organismes nationaux - je ne nommerai ici aucun des protagonistes. Quelle naïveté ! La suite de l'histoire va nous le confirmer, et je pense qu'il est important que l'ensemble des camping-caristes la lise, afin que chacun puisse prendre ses décisions en connaissance de cause.

Dans la revue destinée aux adhérents, et reçue à l'époque à mon domicile (octobre 2012), un article informait de l'inauguration d'une aire de stationnement dans une localité que je ne citerai pas, qu'importe d'ailleurs cette localité, l'événement aurait pu avoir lieu n'importe où. Cet article précisait que le stationnement nocturne des camping-cars était interdit sur ladite aire.

Je me suis adressé au club qui avait assisté à cette inauguration pour signaler de manière très correcte le caractère abusif, voire discriminatoire, de cette réglementation. En réponse, quelle ne fut pas ma surprise de me voir "envoyer paître" pour deux raisons : la première était que je n'appartenais pas à un "vrai" club, la seconde était que je ne respectais pas le travail de bénévoles qui s'investissent dans des associations depuis des dizaines d'années. De plus, l'auteur de la réponse semblait confondre "aire de services" et "aire de stationnement" : c'est à se demander si cette personne aux fonctions les plus importantes du club était vraiment camping-cariste ! Le ton n'était pas des plus cordiaux, c'est le moins que l'on puisse dire... Sous prétexte de déballages de la part de certains camping-caristes indélicats, ce que je réprouve bien évidemment, les élus cherchant une solution radicale à ces incivilités, le club a proposé tout simplement l'interdiction de stationnement nocturne, ce qui est débile puisque ces déballages n'ont lieu que le jour, et qu'il existe une Loi permettant de sanctionner les auteurs de ces débordements tel que le spécifie l'Article R*116-2, 3ème et 4ème alinéas du Code de la Voirie. Il est donc évident de constater que cette réponse n'avait rien à voir avec le fond du problème, à savoir le caractère réglementaire ou non de l'interdiction de stationnement nocturne, et non pas le travail de bénévoles.

Quelque peu interloqué par l'initiative avouée de ce club, et bien évidemment par le ton peu cordial de la réponse, j'ai tenté de relancer un vrai débat au niveau de l'organisme fédérant certains Clubs et Associations camping-caristes en posant une question claire : Oui ou Non, l'organisme en question cautionne t'il les réglementations abusives ou discriminatoires ? Il n'y a pas eu de réponse à cette question. Il n'y a pas eu de débat. La réponse de l'organisme n'a concerné que le premier message envoyé au club : j'ai été accusé de dénigrer une solution de stationnement car toutes sont acceptables, et de ne pas respecter le travail des bénévoles, soit une simple reprise condensée de celle du club. L'organisme a d'autres chats à fouetter. Le sujet dérange en haut lieu camping-cariste, je dirais même qu'il faut éviter d'y faire allusion car cela enflamme aussitôt certains acteurs du milieu surtout si on leur suggère de revoir leur copie... Ces organismes ne supportent pas la controverse et considèrent leur façon d'envisager la pratique du camping-car comme étant la seule "politiquement correcte". Ils trompent le camping-cariste de base en cautionnant des textes délictueux et en orientant la pratique du camping-car à l'opposé de l'esprit que l'a fait naître. (merci Jean-Yves).

Comme quoi, celui qui ouvre un débat sur un sujet sensible se retrouve rapidement isolé. Nous serons donc d'accord pour considérer que l'un des organismes camping-caristes cautionne les réglementations abusives et discriminatoires, c'est un peu sa face cachée, il est complice de ces localités qui réglementent de manière illicite le stationnement des seuls camping-cars. Celui qui adhère à un club affilié à cet organisme se sent trompé comme cela a été mon cas. En fait, il faut savoir lire entre les lignes : défendre les intérêts des camping-caristes n'est pas défendre les camping-caristes eux-mêmes, et encore faut-il savoir quels sont les intérêts des camping-caristes : ceux qui concernent l'ensemble des camping-caristes ou ceux qui leur sont dictés par ces organismes, eux-mêmes parfois sollicités ou "pilotés" par d'autres organismes ou entreprises plus intéressés. Ceci pose aussi le problème de la crédibilité de cet organisme auprès de la majorité de camping-caristes non adhérents qu'il est censé représenter auprès des élus et des pouvoirs publics. Qu'il représente donc ses adhérents, mais il est hors de question qu'il représente l'ensemble des camping-caristes. Après ces quelques échanges devenant de plus en plus houleux, j'ai choisi, je me suis fait avoir par naïveté (trop bon, trop con comme disait ma mère), j'ai démissionné.

Il est important de noter que des camping-caristes, s'adressant à l'un des organismes pour des contraventions en camping-car stationné sur des emplacements dont la réglementation est illicite, se sont vu conseiller de ne pas contester le P.V, donc de "fermer leur gueule" et de faire "profil bas", quand d'autres, s'adressant à des représentants de ces organismes à propos des problèmes de stationnement, ont vu ces individus tenir des propos qui font "froid dans le dos" tant ils font preuve de bien peu de scrupules en matière de législation. Si les organismes nationaux avaient réagi dès l'apparition des premières réglementations abusives, les localités auraient beaucoup plus hésité à continuer en ce sens. Mais dès lors qu'ils n'ont pas réagi, ils sont prisonniers de leur laxisme et la brèche est grande ouverte, la voie est libre ! Nous ne sommes donc pas du même monde, même si c'est celui du camping-car, le gros problème étant que ces clubs, associations et organismes sont censés nous représenter comme nous l'avons déjà dit, et qu'ils détiennent déjà bien trop de pouvoir !

C'est très bien de faire du bénévolat, c'est une action que je salue, que je respecte profondément, mais autant le faire correctement et dans le respect des Lois et des droits de chacun. Je n'admets pas qu'on le fasse en prônant l'injustice, la discrimination, l'illégalité. Un organisme regroupant les clubs camping-caristes devrait être exemplaire et intransigeant à ce sujet : ce n'est manifestement pas le cas. Comme vient de me le suggérer un ami camping-cariste que je tiens à remercier ici pour son soutien indéfectible : "il y a sans-doute de plus en plus de camping-cars, mais paradoxalement il y a de moins en moins de camping-caristes".

Des clubs qui s'envoient des noms d'oiseaux malgré leur appartenance au même organisme, l'impossibilité de se voir aider en cas de verbalisation abusive ou de débattre d'un sujet brûlant, tout cela ne nous donne pas vraiment envie d'adhérer à un club, à une association camping-cariste. Certes, le club, l'association et l'organisme affirment qu'ils défendent les intérêts des camping-caristes, mais seulement de leurs adhérents, ils ne défendent pas les camping-caristes même s'ils se targuent de les représenter : l'amalgame est un peu trop facile, n'est-il point ? De plus, le client est aguiché par des prestations attrayantes : il peut bénéficier de réductions chez des partenaires accessoiristes ou autres, participer à des balades en groupes dont les étapes sont bien planifiées à l'avance afin de ne pas rencontrer les problèmes courants des camping-caristes de tous les jours, mais lorsqu'il se retrouve bien embêté en cas de verbalisation abusive, il découvre l'envers du décor... J'ai déjà connu pareille situation alors que je venais d'adhérer à un syndicat de travailleurs et que nous voulions défendre notre petit service : le représentant départemental présent à notre réunion nous a conseillé de la boucler car nos revendications n'étaient pas d'un niveau national. Nous avons aussitôt remis notre carte d'adhérent à ce représentant...

Ce qu'oublient les protagonistes de cette "affaire", ce qu'ils n'ont pas encore perçu et qui va leur faire mal si ça leur tombe sur la tronche, c'est le pouvoir de la communication par l'écrit à travers les revues spécialisées, la presse ou le livre tel que "La vie ordinaire du camping-cariste" que vous devriez tous avoir en votre possession, et surtout par l'internet à travers les forums, les réseaux sociaux ou les sites comme le nôtre. Ce phénomène est très nouveau et ne date que de quelques années. L'information circule très rapidement par le biais de ces supports d'information qu'est l'internet. Un exemple vécu est celui d'un prestataire qui se vantait de créer des aires d'accueil accessibles soit au niveau national avec un abonnement annuel, soit de manière ponctuelle à un tarif assez élevé. Il a créé un compte sur un réseau social bien connu sur lequel je me suis permis de publier que l'on trouvait des campings bien moins cher et que le camping-cariste n'était pas un pigeon : le fameux compte a été fermé dans l'heure qui a suivi !

Une grande majorité de camping-caristes n'adhère à aucun Club ou Association camping-cariste, ou en a démissionné, et c'est cette majorité qui en a ras le bol de ces réglementations abusives mises en place par des élus peu scrupuleux sous prétextes d'incivilités de certains usagers, et cautionnées par des organismes censés représenter les camping-caristes. Parce que l'information est actualisée quasiment en temps réel, cette majorité consulte régulièrement les sites internet traitant du camping-car, elle s'informe sur la réglementation, elle recherche un soutien sur les forums en cas de problème, voire de verbalisation abusive. Si elle se réveille un jour et qu'elle décide d'actions fortes, les clubs et organismes les regroupant seront impuissants à lui faire entendre raison, et encore moins à la défendre.

Il vaut donc mieux être sympathisant qu'adhérent, cela n'empêche pas d'être acteur : c'est peut-être aussi pourquoi le mouvement "Collectif Actions Camping-Car" que nous avons envisagé de créer ne verra jamais le jour, à moins que ce ne soit une raison pour lancer cette grande action nationale ! Commençons donc à "empêcher de tourner en rond" !