La cellule d'un camping-car bouge avec les mouvements du châssis : pourquoi ?
Dans cette série d'articles, vous avez pu découvrir les types de châssis utilisés pour supporter les cellules des camping-cars ainsi que les problèmes liés à la conception inadaptée de la grande majorité des celllules. Vous savez aussi que les fourgons aménagés ne sont pas totalement concernés par ces articles, du moins en ce qui concerne la conception de la cellule.
Vous vous souvenez que le châssis d'un camping-car bouge lors des déplacements du véhicule, entraînant, par sa torsion, des mouvements de la cellule. Pourquoi ces mouvements ? Parce qu'un camping-car repose au sol sur 4 points par ses 4 roues. Curieusement, ce n'est pas le cas d'une caravane qui, au contraire, repose sur seulement 3 points : ses 2 roues et sa fixation à l'attelage du véhicule tracteur. Nous pouvons en déduire que lors de ses déplacements, le châssis d'une caravane subit beaucoup moins de contraintes, de déformations, du fait qu'il oscille autour du point d'attelage constitué, comme vous le savez, d'une boule fixée au véhicule tracteur.
Or, chacun sait que la grande majorité des cellules de camping-cars sont conçues et assemblées quasiment de la même manière que celles de la plupart des caravanes, hormis Eriba qui a eu la géniale idée d'adopter une structure métallique pour supporter la cellule de la caravane qui devient quasiment indestructible dans le cadre d'une utilisation normale, mais ce n'est hélas pas le cas du camping-car. Les cellules des camping-cars ne sont donc pas conçues à l'heure actuelle pour supporter longtemps de telles contraintes : si elles restent en bon état les premières années, leur longévité laisse à désirer et des infiltrations ne manquent pas de se produire au fil des ans.
Combien de temps une telle cellule peut-elle résister et rester étanche aux infiltrations ? Nous considérons que cette durée correspond à la durée de la garantie accordée par chaque constructeur, dont certains exigent une visite annuelle payante obligatoire avec apposition d'une vignette ou autre preuve. Cette durée est spécifiée lors de l'acquisition du véhicule. Il en est de même pour les caravanes : certains constructeurs imposent une visite payante annuelle d'étanchéité. Cela en dit long sur la fiabilité de ces cellules et du sérieux de leur conception !
S'il est interdit de transporter des passagers dans une caravane, on n'en connaît pas les véritables raisons :
- est-ce parce que c'est un véhicule attelé ?
- est-ce en raison de la structure de la cellule n'assurant pas une sécurité suffisante pour les passagers en cas d'accident ?
- est-ce parce que le poids des passagers ne rentre pas dans le calcul du Poids Total Autorisé en Charge ?
Dans ces trois points, il y en a un qui peut nous interpeller : la structure de la cellule n'assure pas une sécurité suffisante en cas d'accident. Nous avons déjà évoqué ce problème dans notre série d'articles et rappelons qu'un camping-car ne devrait donc pouvoir transporter de passagers que s'ils sont installés dans la cabine et seulement pour les véhicules dont le châssis est doté d'une cabine : les capucines et les profilés. A notre connaissance et sauf preuve du contraire, les intégraux seraient donc à exclure, ce sont pourtant les véhicules les plus chers !
Attention donc, si vous souhaitez faire l'acquisition d'un camping-car, demandez au concessionnaire ce qu'il en est de la conception de la cellule : il vous dira que le polyester est plus résistant que l'acier, mais étant donnée la faible épaisseur des parois d'une cellule, il serait fort étonnant qu'une paroi de polyester de 1 ou 2 millimètres d'épaisseur rivalise avec un profilé carré d'acier de 20 millimètres de côté ou plus ! Restons donc un peu sérieux. N'hésitez pas à demander les rapports de tests de l'UTAC si l'on vous affirme que la cellule de votre (futur ?) intégral a été homologuée...